§19. Appropriation des prestations
La répartition des prestations peut être classée en fonction de la manière d’appropriation des « chances aux prestations » considérée comme des rémunérations.
§20. Appropriation des moyens de production et d’approvisionnement
L’appropriation peut être en faveur : de travailleurs isolés ou de groupement de travailleurs ; de propriétaires ; de groupement régulateur composé de tiers.
§21. Appropriation des fonctions ordonnatrices
L’appropriation des fonctions ordonnatrices est propre à toute économie domestique dirigée par un chef : en sa faveur ou en la faveur de l’état major administratif. Elle est présente dans les entreprises à but lucratif en cas de coïncidence totale entre la direction et le travail ou quand la direction et le travail sont séparés.
§22. Expropriation des travailleurs à l’égard des moyens de production et d’approvisionnement
L’expropriation des travailleurs est conditionnée par des données techniques. Elle peut avoir lieu :
L’expropriation des travailleurs peut signifier que la direction de l’exploitation est confiée à l’état major d’un groupement, ou que la direction revient aux propriétaires ou à leurs mandataires.
L’appropriation de la « libre disposition du chef de l’entreprise par des propriétaires potentiels peut être due au fait que la direction est assumée par un ou des entrepreneurs propriétaires ou parce qu’il y a une séparation entre l’exploitation et l’industrie appropriée.
§24. Profession et modalités professionnelles
La profession est un ensemble de critères qui permet à une personne de s’assurer des « chances permanentes d’approvisionnement et de gains ».
L’orientation professionnelle peut se faire :
§25. Condition du calcul des prestations optimales : adaptation, qualification, zèle au travail
Pour que la prestation soit optimale dans l’exécution des tâches, trois conditions doivent être réunies :
§26. Le communisme des prestations adversaires du calcul du rendement. Forme du communisme
La « communalisation et la sociation » communiste sont fondée sur le sentiment de solidarité qui est une donnée immédiate.
Les formes les plus fréquentes de communisme sont :
§27. Bien d’investissement. Compte de capital
Les bien d’investissement sont des marchandises échangées sur des bases « inter-locales » ou « interethniques ».
§28. Concept et formes du commerce
Il existe dans toutes les activités transactionnelles des intermédiaires qui s’occupent de l’échange de droit de disposer personnels ou étrangers.
Cela peut se faire :
Le commerce est une activité à but lucratif qui est un échange à base monétaire utilisant des contrats de vente et d’achat.
Il peut prendre la forme d’une exploitation annexe dans une économie domestique ou être un élément de prestation globale.
Les banques sont des entreprises commerciales à caractère lucratif qui administrent et procurent de l’argent.
§30. Conditions de rationalité formelle maximale du compte de capital
Pour qu’une entreprise d’approvisionnement atteigne le maximum de « rationalité formelle », il faut que certaines conditions soient réunies :
§31. Tendances typiques de l’orientation « capitaliste » du profit
Il y a plusieurs tendances typiques de rémunération de l’activité capitaliste. L’orientation peut se faire en fonction des possibilités de rentabilité d’une activité continue sur le marché ou d’une production continue de biens économiques.
Elle peut aussi se faire en fonction des chances de gains : commerce, spéculation, crédits, etc.
L’orientation peut se faire en fonctions des chances de profits tirés de l’activité pour le groupement, ou, de personnes qui se sont engagées politiquement. Elle peut aussi se faire en fonctions de chances de gains « exceptionnels ». Pour finir, l’orientation peut se faire en fonction des chances de gains dues à des transactions spéculatives, par la prise en charge des affaires monétaires, par le financement de création d’entreprise ou encore par le financement spéculatif d’entreprise et de groupements économiques capitalistes.
L’objectif est d’avoir une source de profit ou d’être puissant.
§32. Le système monétaire de l’Etat moderne et les diverses sortes de monnaies : la monnaie courante
L’Etat moderne possède le monopole des règlements du régime monétaire et en général le monopole de la création de la monnaie.
L’Etat doit se poser la question de savoir de quelle monnaie il dispose réellement et laquelle peut-il mettre en circulation. D’autre part, il doit savoir quelle monnaie légale imposée au public.
Une monnaie est légale lorsqu’elle est un « moyen de paiement libératoire ». Elle est « régiminale » quant elle est acceptée par l’Etat et imposée au public ; elle est « monnaie légale obligatoire » lorsqu’elle représente un moyen de paiement imposé par les caisses de l’Etat.
L’Etat peut donner à n’importe quel objectif le titre de moyen de paiement légal et faire de toute matière chartale un « moyen de paiement libératoire ».
L’Etat a du mal à contrôler et empêcher les faits qui gênent le bon fonctionnement de « l’ordre monétaire légal » (ex : la contre façon).
L’Etat a le pouvoir de contrôler et d’imposer la valeur de la monnaie sur son territoire.
La « monnaie courante régiminale » est celle octroyé par les caisses du régime en place ; les moyens de paiement légaux ne provenant pas de là, sont des moyens de paiement accessoires.
Une monnaie qui n’est libératoire que jusqu’à une certaine somme est dite « monnaie divisionnaire ».
La « monnaie courante définitive » est la monnaie courante régiminale, alors que, la « monnaie courante provisoire » est toute celle que les caisses rachètent ou échangent comme de la monnaie définitive.
La monnaie métallique peut être un moyen de paiement légal.
§33. Monnaie bloquée
La monnaie bloquée est la monnaie métallique qui s’échange contre des pièces chartales (hylodromique) qui joue le rôle de monnaie courante.
La monnaie bloquée est négociable : comme monnaie accessoire lorsqu’elle est valorisée dans une autre monnaie courante de la même zone monétaire ou comme monnaie orientée lorsqu’elle est fonction d’une monnaie étrangère.
La monnaie est dite bloquée lorsqu’elle est la seule monnaie courante dans une zone géographique, mais, qu’elle ne constitue pas une devise.
La monnaie est dite obstruée lorsqu’elle est bloquée et tout individu a le droit de la fabriquer légalement.
La monnaie métallique peut être divisionnaire quant elle a un pouvoir libératoire restreint.
§34. Monnaie fiduciaire
La monnaie fiduciaire est une monnaie administrative.
Pour la théorie économique l’argent est toujours représenté par un document avec une forme chartale donnée, mais pas par la créance que représente le document.
La monnaie fiduciaire peut être un « titre de créances » :
Si elle est considérée comme monnaie provisoire, sa couverture peut être assurée par des réserves métalliques.
§35. Validité formelle et validité matérielle de la monnaie
C’est la législation et l’administration d’un Etat qui ont le pouvoir, sur tout le territoire étatique, de fixer la valeur légale et régiminale d’un certain type de monnaie à condition que l’Etat soit solvable.
Les administrations des finances modernes, utilisent le « cours du change » pour renforcer la monnaie nationale et maintenir son cours « constant ».
La valeur or n’est pas le seul moyen pour avoir une monnaie robuste sur le marché des changes.
§36. Moyens et buts de la politique monétaire
Les mesures prises sur les territoires ou la référence c’est l’or :
Sur les territoires à « monnaie bloquée » différente de l’or ou à monnaie papier :
§37. Importance extra-monétaire des groupements politiques pour l’économie
L’importance de groupements politiques autonomes est liée à plusieurs faits :
§38. Financement des groupements politiques
Le financement des groupements politiques peut être discontinu ou continu.
Le financement discontinu se fait sur la base de prestations volontaires (ex : mécénat, mendicité) ou sur celle de prestations extorquées.
Le financement continu peut se faire par des redevances en biens réels(ex : contribution en nature), par l’imposition de prestations personnelles, mais aussi, par l’exploitation économique pour le compte du gouvernement (base domestique ou industrielle et commerciale). Ce financement peut aussi se faire par voie « liturgique » par des imputations favorisant « positivement », « négativement » ou « corrélativement » certains groupes.
§40. Influence de l’économie sur la formation des groupements
L’économie a des impacts sociologiques pour toute création de groupement, surtout si les dirigeants sont rémunérés.
§41. Les ressorts de l’activité économique
Dans l’économie transactionnelle, l’activité économique est le fait « d’agents économiques isolés » qui souhaitent satisfaire leurs intérêts. La même règle est applicable en ce qui concerne les activités liées aux règlements de groupements économiques ou régulateurs.
Cela s’applique aussi à une économie socialiste même si elle est administrée de façon dictatoriale. Il semblerait que ça soit toujours l’intérêt du particulier qui se solderait par des actions communes contre les intérêts opposés d’autres particuliers.
Si certains actes économiques sont orientés de cette façon tous ne le sont pas. Par exemple, dans une « économie socialiste intégrale » :
Dans l’économie transactionnelle, la « recherche du revenu » est du ressort de toute activité économique.
Les bénéfices industriels deviennent des revenus pour des agents économiques quelconques.
CHAPITRE III : LES TYPES DE DOMINATION
§1. Définition, condition et mode de domination
La domination c’est la possibilité pour des ordres spécifiques de trouver l’obéissance auprès d’un groupe déterminé d’individus. La domination repose sur l’habitude ou sur des considérations rationnelles en finalité.
Toutes les dominations n’utilisent pas des moyens économiques mais, nécessitent une direction administrative qui permettra, la réalisation de ses ordonnances générales et de ses ordres concrets.
L’obéissance que doit la direction administrative aux détenteurs du pouvoir a pour origine : la coutume, des motifs purement affectifs, des intérêts matériels, ou, des mobiles idéaux. Ces mobiles déterminent le type de domination.
Tout ce qui est garantie par une convention ou le droit ne représente (constitue) pas une domination.
Les relations légitimes entre détenteurs du pouvoir et direction administrative sont différentes selon le fondement des relations qui existe entre eux. Un minimum de pouvoir est accordé aux directions administratives quel que soit le type de domination.
Il y a trois types de domination légitimes avec une légitimité qui revêt : un caractère rationnel (domination légale), un caractère traditionnel (domination traditionnelle) ; un caractère charismatique (domination charismatique). Dans la domination statutaire, on obéit à un ordre impersonnel. Dans la domination traditionnelle, on est sujet de celui qu’a désigné et assujetti la tradition. Dans la domination charismatique, on obéit à quelqu’un en fonction de la confiance qu’on lui accorde.
La domination peut se construire sur le pacte et l’octroi, et peut suivre la rationalité en finalité ou la rationalité en valeur, qui est respecté par les membres du groupement, ou des personnes extérieures ayant des rapports avec le groupe.
Les catégories essentielles de la domination rationnelle sont : une activité continue du service public, mais aussi, une compétence. C’est ce que l’on appelle une autorité constituée. Elle s’accompagne du principe de la hiérarchie administrative. Les règles utilisées peuvent être techniques, ou des normes. La formation professionnelle est nécessaire pour que l’application des règles ait une parfaite rationalité.
Le type le plus pure de la domination légale : c’est la domination par la direction administrative bureaucratique. Elle est composée de fonctionnaires : personnellement libres, dans une hiérarchie de la fonction solidement établie ; avec des compétences liées à la fonction solidement établie en vertu d’un contrat basé sur la qualification professionnelle, payées par d’appointements fixes en espèce, avec leur fonction pour unique ou principale profession, qui voient ouvrir à eux des perspectives de carrière, travail totalement séparé des moyens d’administration et sans appropriation de leurs emplois sont soumis à une discipline stricte et homogène de leur fonction à un contrôle.
L’administration « bureaucratico-monocratique » : c’est l’administration qui se base la conformité aux actes. Les principes sur lesquels repose ce système font de lui, la pratique de la domination la plus rationnelle du point de vue formelle. C’est la domination en vertu du savoir.
Pour le social, la bureaucratie c’est la tendance au nivellement, à la ploutocratie, la domination de l’impersonnalité.
La bureaucratie rationnelle : c’est le formalisme et l’attachement des fonctionnaires d’accomplir leur tâche de façon à satisfaire les administrés.
La domination traditionnelle s’appuie sur le caractère sacré de dispositions transmises par le temps et des pouvoirs du chef. Son détenteur est élu en fonction de règles transmises et est obéit pour la dignité personnelle que lui confère la tradition. On obéit au chef et ses ordres sont légitimes. Dans la domination traditionnelle, seule la coutume peut dicter un droit ou des principes administratifs.
Les différentes dominations traditionnelles existantes sont, la gérontocratie (gouvernement par les vieillards), le patriarcalisme primaire (domination du chef de famille).
Il y a domination d’un ordre quand des pouvoirs du seigneur et les besoins économiques qu’il nécessite sont appropriés par la direction administrative.
La domination traditionnelle modifie d’abord le type économique.
Le charisme c’est le pouvoir qu’a quelqu’un hors du commun d’imposer sa personne aux autres.
La reconnaissance des dominés envers leur chef est libre ; ce, grâce à la confiance qu’ils lui accordent. Le groupement de domination est émotionnel, et les fonctionnaires de la direction administrative ne sont pas des professionnels.
Cette domination s’oppose à la domination rationnelle ainsi qu’à la traditionnelle.
La domination charismatique est l’effet d’un renversement, d’une révolution. Le charisme pur n’a pas dépendante de (n’est pas connexe à) l’économie.
La domination charismatique est durable, car, elle entraîne un regroupement d’intérêts chez les dominés. La routination du charisme est à l’avantage de la direction administrative, c’est peu être la fin du désintérêt à l’économie.
La routination transforme la domination charismatique en une domination « habituelle ».
L’interprétation antiautoritaire du charisme conduit normalement à la rationalité.
Deux types de féodalité sont à considérer : la féodalité de fief, et, la féodalité de bénéfice.
La féodalité de fief, c’est la prise des pouvoirs et des droits seigneuriaux par le seigneur pendant sa durée de vie.
Il existe d’autres types de féodalité : a)la féodalité de bénéfice qui repose sur des raisons fiscales ; b) la féodalité de la « polis » qui repose sur le « synœcisme » des propriétaires fonciers.
Les fiefs sont des bénéfices. L’origine de la docilité, c’est la croyance au prestige du gouvernement. Cette croyance en la légalité repose sur la tradition. La direction administrative est de connivence avec le gouvernement et est nécessaire au maintient de la docilité des dominés.
Une domination peut être limitée et restreinte, traditionnellement ou rationnellement par des moyens particuliers. Il s’agira de relations sociales et de groupements sociaux spécifiques limitant la domination. La domination patrimoniale ou féodale est limitée par le partage des pouvoirs entre les ordres.
La domination bureaucratique peut être limitée par des autorités constituées, distinctes de la hiérarchie bureaucratique par un droit propre.
Tous les modes de domination peuvent perdre leur caractère monocratique par le principe de la collégialité. Elle rend imprécise les décisions, mais permet une meilleure concertation de l’administration.
La collégialité peut accroître l’objectivité et l’impartialité des décisions en favorisant ainsi l’économie rationnelle.
9. Les parties
Les parties sont des « sociations » dépendant d’une acceptation libre qui doit permettre à leur chef d’obtenir le pouvoir dans le groupement, et les permettre d’avoir des avantages ou de s’accomplir ou les deux.
10. L’administration de groupement en dehors de toute relation de domination et l’administration par des représentants
C’est la volonté des groupements de réduire les pouvoirs de domination liés aux fonctions d’exécutions. C’est l’administration des notables (personnes qui par leur situation financière peuvent se permettre d’accomplir les tâches administratives sans contraintes extérieures).
11. La représentation
Dans les dominations de groupement la représentation est : appropriée, d’un ordre, lié, ou libre.
La représentation par les représentants d’intérêt : c’est la division des représentants selon leur profession, leur condition, ou, leur classe.
CHAPITRE IV : ORDRES ET CLASSES
§1-2 : Situation de classe, classes
Une situation de classe est la possibilité pour un individu d’avoir des biens et des services pour se procurer des rentes et des revenus.
Cette chance est fonction de sa capacité à se procurer ces biens, de ses conditions de vie extérieure, et de sa destinée personnelle.
La classe est représentée par tous les groupes d’individus qui sont dans la même situation de classe.
La « classe de possession » est celle qui se distingue par les différences en matière de possession.
La « classe de production » est celle qui est déterminée par les chances d’exploitation du marché des biens et des services.
La « classe sociale » est représentée par l’ensemble des situations de classe à l’intérieur duquel un changement « inter-générationnel » est possible et se fait de façon précise pour une personne donnée.
§3. Condition (situation de rang), ordres
La condition est un avantage positif ou négatif de considération sociale revendiqué de façon efficace en fonction : du mode de vie ou des « préceptes », du prestige de la naissance ou de la profession.
L’ordre est un ensemble d’individus qui réclame une considération particulière et parfois un monopole particulier de leur condition.
Les ordres peuvent naître :
Pour Max Weber il n’existe pas d’objet sociologique par essence et par nature, c’est le regard et la démarche du sociologue qui le créent, à l’aide d’une conceptualisation et d’une méthodologie adaptée à son point de vue.
La dimension sociale et l’action apparaît dès que les individus entrent en relation les uns avec les autres.
Une activité devient action sociale dès que la personne se situe et oriente ses comportements par rapport à un autre en tenant compte de ces relations.
Le comportement social est constitué d’un ensemble de comportements individuels ou de groupe qui renvoient à des models culturels.
Il explique la vie sociale à partir de lois ou de facteurs généraux extérieurs aux individus. D’où, l’importance de présenter les lois et de définir les concepts nécessaires à la compréhension des démonstrations par le plus grand nombre.
Les comportements humains ont une spécificité compréhensible par l’homme. Il prend en compte les aspects subjectifs des faits sociaux, mais les interprète objectivement en distinguant jugements de faits et jugements de valeurs.
La compréhension permet de réintégrer, dans la démarche scientifique, le côté subjectif des actions.
Une étude doit prendre en compte les faits observables de l’extérieur, l’expérience et le vécu des individus.
Max Weber est toujours d’actualité, aussi bien au niveau des formations (ex : conduite du changement, organisation), que dans le monde professionnel (consultants, auditeurs) . Le chapitre sur « les types de domination » peut servir de grille de lecture lors de l’étude de l’existant.
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